
Les nouvelles ne sont pas bonnes pour le Président Alassane Ouattara, même si le camp Gbagbo doit se réjouir du triomphe de ses héros.
La chambre d’accusation de la cour d’appel de la CPI a décidé hier, de l’acquittement définitif de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, au moment même où, le pouvoir d’Abidjan rechignait à autoriser le retour de ceux-ci au pays alors que cette même cour leur avait donné, en janvier 2020, la latitude d’y retourner au besoin, en attendant qu’elle se prononce sur le recours formulé par le procureur de l’époque.
Aujourd’hui, ils sont définitivement libres et dans un tel contexte, rien de logique ne devrait encore les retenir hors de la Cote d’Ivoire.
Mais, comme tout le monde peut bien l’imaginer, le Président Ouattara et son régime vont alléguer de ce que ces derniers avaient été condamnés à Abidjan par contumace à 20 ans de prison pour des faits, pourtant liés aux violences post électorales de 2010, soit pratiquement les mêmes sur lesquels la CPI vient, définitivement, de se prononcer.
Entre la justice d’Abidjan et celle de la Haye, laquelle jouit de plus de crédibilité et d’impartialité ? Dans tous les cas, Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé doivent rentrer chez eux, et ils devront le faire en héros ayant triomphé d’une justice internationale.
C’est un impératif et le pouvoir d’Abidjan ne pourra pas s’y opposer pour longtemps, tant ses arguments ne tiendront aucunement.
La seule chose qu’il peut faire et qui, me semble-t-il, est immorale, est de geler les biens de ces derniers, car il n’y a pas longtemps, le conseils des ministres a décidé, justement, de la confiscation de l’argent des comptes bancaires qui n’ont pas connu de mouvements depuis au moins 10ans.
Il suffit, à cet effet, de faire un petit calcul, pour se rendre compte que ce sont les comptes de Gbagbo et de ses anciens dignitaires en exil qui sont visés. Vraiment triste la politique en Afrique.
Luc Abaki