
Nombreux sont ceux qui, en pleine possession de leur capacité intellectuelle et disposant d’un sens d’analyses assez réfléchi, se prononcent dans le sens de l’équité, suite au développement dans le challenge spirituel qui oppose Togbui Zewouto Edem au Pasteur Nouwonvi Dodji.
Luc Abaki comme il en a l’habitude, a encore fait parler son intégrité morale dans cette affaire, sur sa page Facebook.
Selon lui, «L’incarcération de Togbui Zewouto et 9 de ses membres, vendredi est une erreur de la part de l’État du Togo. Étant laïc, le Togo se doit, par souci d’équité et de justice, de ne prendre partie pour aucune obédience religieuse».
Lire son posting
À LIRE AUSSI : Togo : Togbui Zéwouto et ses Disciples déposés à la Prison civile de Lomé
Dans une guerre religieuse, l’État ne doit pas prendre partie
L’incarcération de Togbui Zewouto et 9 de ses membres, vendredi est une erreur de la part de l’État du Togo. Étant laïc, le Togo se doit, par souci d’équité et de justice, de ne prendre partie pour aucune obédience religieuse.
Que des pratiquants des religions différentes s’attaquent entre eux, c’est un fait de société qui est possible, mais que dans une telle querelle, l’État, garant de la laïcité, prenne position au point d’incarcérer un des belligérants, est une faute grave.
Son rôle, dans une telle situation, est simplement de les départager, d’appeler chaque partie au calme et au respect scrupuleux du droit d’autrui à choisir sa religion et à la pratiquer comme il l’entend sans creuser dans le champ de l’autre.
Je pense que nous devons faire l’effort de défaire les nœuds psychologiques qui nous engluent dans une sorte de torpeur empreinte d’hypocrisie et de faux-fuyant.
Dans ce Togo, j’ai vu des chrétiens se convertir à la religion musulmane et vice-versa. J’ai vu des animistes s’adonner à l’une des deux religions monothéistes. J’ai aussi vu de pseudos chrétiens ou musulmans, courir périodiquement dans leurs milieux respectifs pour des sacrifices sur les fétiches lorsque, dans leur vie, ils se heurtent à de difficultés majeures.
C’est dire que l’Africain, pour l’instant, est encore à l’étape de la recherche de son repère spirituel et du coup, il est dans une forme d’hybridation religieuse.
Ceux qui ont mis le féticheur en prison, sont encore ceux-là qui, du jour au lendemain, recourent à ses services lorsqu’ils sont en difficultés. Il faut arrêter cette hypocrisie qui fait certainement rire un indien, un chinois, un Zulu qui savent ce que vaut l’authenticité dans la pratique d’une religion.
Que l’État départage les deux parties et les rappelle simplement à l’ordre, voilà la seule voie sage qu’il faut prendre pour se montrer digne d’une gouvernance juste et équitable.
Luc Abaki