
Par Marcelle Apévi
Chose promise, chose due. Docteur Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, depuis son maquis, reste actif et décidé à donner corps à son équipe de représentation extérieure, à travers la nomination de deux ambassadeurs dont un pour le Nigéria et un pour les Etats-Unis, rallongeant un peu sa liste à la suite de la nomination d’un premier ministre et d’un ministre des affaires étrangères.
Visé par une procédure judiciaire engagée par l’Etat Togolais notamment le mandat d’arrêt international, Docteur Gabriel Messan Agbéyomé KODJO prend la poudre d’escampette. Même si l’on ignore là où il se réfugie en ce moment, ses sorties sont synonymes de la grande forme et rassurent donc ses sympathisants et militants. Tout en continuant de réclamer haut et fort sa victoire, le président du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD) poursuit son chantier de nomination au sein de l’administration de sa République Togolaise. Les dernières nominations sont celles d’Ambassadeurs notamment auprès du Nigéria et des Etats-Unis.
Par le Décret PR/003/2020 du 10 août 2020, Docteur Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo nomme Monsieur Anani K. Nestor Kounake, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Togo près de la République Fédérale du Nigeria et de la CEDEAO. Le même décret informe également de l’existence d’un poste de Secrétaire Général de la Présidence, poste occupé par le nommé Docteur Emmanuel Kossivi AYIGAH. Deux jours plus tard, le Président Démocratiquement élu, comme on l’appelle affectueusement, prend un autre Décret PR/004/2020 du 12 août 2020 portant nomination de Monsieur Bouraima Mohamman Fousseni, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Togo près des Etats-Unis d’Amérique. Il en reste là pour le moment. Mais étant donné que tout se fait au grand banditisme au pays, des détracteurs de la Dynamique Kpodzro qui ne fait guère l’unanimité y compris au sein de la classe politique de l’opposition, montent au créneau, traficotent la signature de de Docteur Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo pour confectionner des communiqués de nomination de ministres. Gérard Adja, vice-président du MPDD sera donc nommé Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile; Brigitte Adjamagbo Johnson, ministre de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation ; Fulbert Sassou Attisso, ministre de la Communication, des Sports et de l’Education à la Citoyenneté.
L’ampleur de la situation a suscité la réaction de la Dynamique Kpodzro qui se désengage de toute nomination de ministres. A travers une mise au point balancée sur les plateformes WhatsApp, la Dynamique Kpodzro, tout en reconnaissant la nomination d’Ambassadeurs, indique que celle faisant cas de nomination de ministres relèvent du Fake et averti tous ceux qui diffusent ces fausses nominations qu’ils s’exposent à la rigueur de la loi.
Ainsi donc le pied est mis dans le plat de la série de nomination engagée par Docteur Gabriel Agbéyomé Kodjo.
Parlant des nominations, l’on se demande comment l’homme compte diriger sa République, son investiture ne figurant nullement sur aucun agenda, ni la constitution de son gouvernement qui jusque-là ne se résume qu’à la nomination d’un premier ministre et d’un ministre des affaires étrangères ? Plus de cinq mois après la nomination de son premier ministre, le gouvernement de la Dynamique Kpodzro reste incomplet. Son accouchement souffre d’un retard aussi bien que celui de son adversaire, Faure Gnassingbé. En dehors de cette interrogation, nombreux sont ceux qui se demandent comment et avec quel moyen Docteur Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo et son équipe comptent assurer la gouvernance du pays et à partir de quel territoire, le Président démocratiquement élu en cavale, le Premier ministre et le ministre des Affaires Etrangères se trouvant à l’Extérieur du pays.
Face à la presse le 11 août dernier, la Dynamique Kpodzro dresse, dans une déclaration liminaire, l’autopsie de la situation qui prévaut depuis six mois, scrute les faits et les évènements, dénonce l’injustice orchestrée à travers l’intrusion de la milice armée de machette et de gourdins dans les rues pour empêcher sa manifestation du 1er août dernier, dénonce la situation délétère dans laquelle se trouve le pays et pense que la relance est possible si ceux qui le dirigent prennent conscience qu’il existe un malaise politique profond découlant de la crise postélectorale en cours. Elle appelle le régime à arrêter les poursuites judiciaires et les autres formes de conflits pour s’engager résolument dans la voie d’une solution politique.