
L’espace de liberté est restreint au Togo. Le pays recule exagérément et semble retrouver la période de la pensée unique où la gouvernance a été hautement dictatoriale. Après avoir rendu liberticide la loi sur les manifestations et réunions publiques, empêchant les organisations de la société civile et l’opposition de manifester pour réclamer l’Etat de Droit, la liberté, la démocratie et la justice au profit des justiciables, Faure Gnassingbé et ses amis se sont attaqués et de façon suicidaire à la presse.
Le tribunal, le Service Central des Recherches et Investigations Criminelles (SCRIC), la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) sont lâchés à la trousse des journalistes très critiques vis-à-vis du régime dictatorial.
Plusieurs organes de médias sont fermés, et des procès tout azimut s’ouvrent avec à la clé, la condamnation pour de lourdes peines ou le retrait de récépissé de parution.
Les dernières victimes en dates sont les journaux L’INDÉPENDANT EXPRESS et L’ALTERNATIVE. Si la HAAC a retiré le récépissé de parution du journal L’INDÉPENDANT EXPRESS de Carlos Komlanvi KETOHOU pour avoir publié un article scoop de fin d’année portant vol de cuillères dorées par des femmes ministres on ne sait de quel pays, L’ALTERNATIVE écope d’une suspension de quatre (04) mois pour avoir utilisé le mot FAUSSAIRE (preuve à l’appui) un article pour qualifier un ministre du gouvernement qui serait à la base de faits liés à la contrebande et à la contrefaçon.
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Nous relations il y a quelques jours, le zèle et l’abus d’autorités du préfet du Golfe, AGBOTSE Komlan qui a séquestré pendant deux (02) heures d’horloge, trois (03) journalistes avec confiscation de leurs outils de travail avant de les faire embarquer pour la brigade territoriale où ils ont été interrogés et maintenus en garde-à-vue durant deux (02) heures de temps. Le Commandant de Brigade, sur instruction du préfet a procédé au formatage des appareils de travail des journalistes, enregistreur et téléphone mobile pour les uns et caméra pour le troisième.
La liberté de presse est donc en péril et les craintes des uns et des autres s’intensifient.
Selon Sylvestre Béni, Directeur de publication du journal LA MANCHETTE, un Barron du système aurait confié qu’ils retireraient les récépissés de parution aux journaux qui écriraient des articles pour les citer dans des actes répréhensibles qui sont malheureusement les spécialités promues au sein du système et du gouvernement.
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Ça craint sérieusement quant à la liberté de presse même si pour se consoler des journalistes pensent que le régime n’irait pas jusqu’à éteindre toute velléités d’une presse libre au Togo.
Après L’ALTERNATIVE, une question se pose: à qui le tour?
A suivre.
Marcelle Apévi