
« Nous nous battrons farouchement pour la sortir rapidement de là. Les éléments dont le Procureur est en possession ne peuvent pas fonder cette poursuite. Car, sincèrement, elle est innocente », a déclaré Me Darius Atsoo, l’avocat de la DMK à notre confrère de focusinfo.
Présentés au Doyen des juges d’instruction dans la nuit du 04 décembre 2020, après plusieurs jours de garde à vue dans les locaux du SCRIC, madame Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et M. Gérard Dodzi Djossou, ont été formellement inculqués par la justice togolaise pour groupement de malfaiteurs et tentative d’attentat contre la sécurité intérieure de l’État. C’était au terme de plusieurs heures d’audition puis, ils ont été placés sous mandat de dépôt.
Si pour l’heure, ils ne franchissent pas les portes d’une prison, car retournés dans les locaux du Service Central des Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC), le reste, n’est qu’une question de jours, peut-être pour observer la période de quarantaine due à la pandémie du covid-19. C’était pratiquement le même schéma observé après l’arrestation et l’inculpation du Prophète Esaïe (Kokou Dékpo).
Interpellé le 14 septembre 2020 et gardé dans les locaux du SCRIC, l’homme de Dieu a été plus tard inculpé et placé sous mandat de dépôt. Mais, les fonctionnaires du SCRIC ont été instruits de le conduire à nouveau dans leurs locaux pour quelques jours avant de le déposer en prison. Le Prophète Esaïe, très proche de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK), séjourne aujourd’hui à la prison civile de Tsévié.
En clair, le message des Organisations, Mouvements et Associations de la Société Civile n’a pas été écouté par les autorités togolaises. En conférence de presse ce vendredi, 04 décembre 2020, les représentants locaux de près d’une dizaine d’Organisations, Mouvements et Associations de la Société Civile, ont demandé « la libération immédiate et sans condition de madame Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson et monsieur Yaovi Dodzi Gérard Djossou, ainsi que de tous les autres prisonniers politiques ». Aussi ont-ils exigé « l’abrogation de la modification apportée le 12 août 2019 à la loi n° 2011-010 du 16 mai 2011 fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestation pacifiques publiques conformément aux recommandations des Rapporteurs Spéciaux des Nations Unies, et le respect du droit et de la liberté à manifester pacifiquement sur toute l’étendue du territoire ». Mais avec la tournure des choses, peut-être qu’un nouveau combat pour la liberté, s’ouvre pour eux.
K. Monzonla