
Naboudja Bouraïma est connu très actif sur les réseaux sociaux et témoigne son attachement aux sujets d’actualité de son pays notamment. Son passage par la prison dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés et les multiples représailles et traitement que lui réserve le gouvernement suite à son engagement ne sont pas un secret. Naboudja Bouraïma ne cesse d’ailleurs de dénoncer les situations abusives dont il est victime notamment son affection au ministère de la fonction publique, loin de sa famille. Alors qu’il a entamé des démarches pour être rétabli dans ses droits, un courrier du ministre de la fonction publique, du travail et de la réforme administrative, Gilbert Bawara vient d’enfoncer le clou et lever le voile sur le réel projet que le système mijote contre le porte-parole du Mouvement pour la Justice Sociale (MJS).
Dans ledit courrier, Gilbert Bawara trouve dans les agissements de Naboudja Bouraïma, « des fautes disciplinaires au sens des articles 166 et suivants de la loi n⁰2013-002 du 21 janvier 2013 portant statut général de la fonction publique Togolaise ». Ainsi demande t-il à l’intéressé de fournir des explications à ce propos.
«Ainsi en est-il de vos incessants messages outrageants et, surtout, de vos appels et incitations du personnel enseignant sur des médias et des plateformes, à des actions et agissements visant à pertuber les activités scolaires et pédagogiques, en violation flagrante de vos obligations de réserve et de respect de la hiérarchie », a-t-il ajouté.
Il est donc clair que l’affection de Naboudja Bouraïma au ministère de la fonction publique était une stratégie pour museler l’homme et l’étouffer dans son engagement pour la justice sociale. En témoigne les termes de la note d’explications publiée par le ministre Bawara.
Travailler au sein de l’administration publique prive t-il le citoyen de son droit de regard sur l’actualité de son pays? Travailler au ministère de la fonction publique signifie t-il une interdiction de s’exprimer ou de se prononcer sur ce qui ne va pas dans la société dans laquelle on appartient ?
Cette situation met en danger la vie de pauvres citoyens engagés d’autant plus qu’elle expose à l’imposition de la pensée unique. Il faut donc que les organisations de défense des droits de l’homme se mobilisent pour arrêter cette pratique de musèlement et de violation des droits du citoyen.
Marcelle Apévi