
La triste scène s’est passée ce mercredi 03 février 2021 à Lomé, dans un premier temps à la préfecture du Golfe puis dans un second temps à la brigade territoriale.
Selon les informations rapportées par un confrère qui était en contact avec les détenus, Togbui Dagban Ayivon aurait été convoqué par le préfet du Golfe suite à une émission qu’il aurait animé sur radio Pyramide FM. Les confrères y étaient à l’invitation de Togbui Dagban pour recueillir ses propos suite aux échanges qu’il a eu avec le Préfet, en présence de Togbui Adjallé, chef Canton d’amoutivé. Au sortir de la réunion entre le préfet et les deux chefs traditionnels, Togbui Dagban Ayivon IV s’est approché de trois journalistes à savoir LANSOU Koffi du site togo infos, Kpowadan Yao de horizon-news et Vidzrakou Anani de radio Victoire FM.
Informé, le préfet Agbotsè Komlan n’ayant pas aimé la présence des confrères, somme les trois journalistes de quitter les lieux avant de les rappeler par le biais de son escorte. Ce dernier sur ordre de son patrons, retire les outils de travail enregistreur, camera et téléphone des journalistes et les garde dans la salle d’attente du préfet durant 2h d’horloge. Il fait ensuite appel aux éléments de la brigade territoriale qui ont conduit les journalistes à la brigade territoriale où ils ont été interrogés par le commandant de brigade.
Le CB a demandé à vérifier la carte de presse des confrères. Vidzrakou Koffi Anani a présenté sa carte de radio Victoire FM, Romuald sa Carte Nationale d’Identité et Kpowadan Yao sa carte de membre d’une organisation de presse. Le CB a indiqué aux deux confrères (Lansou et Kpowadan) qu’ils ne vont pas s’en sortir avec les pièces présentées, déclarant qu’il allait remonter l’information à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) pour s’assurer que les trois personnes étaient réellement des journalistes. Il procéda ensuite à la suppression des éléments sur l’enregistreur de Vidzrakou, la carte mémoire SD de Lansou et le téléphone de Kpowadan.
A la brigade territoriale, les confrères ont passé deux heures d’horloge assis sur un banc. Le CB, après quelques coups de fils, revint tenir des propos intimidants à l’endroit des confrères avant de les renvoyer vers le préfet qui n’était plus au bureau.
La rédaction a pu joindre Lansou Koffi et constaté qu’il est retourné chez lui. Le CB a demandé aux trois journalistes de rester à disposition pour la poursuite des procédures dont on ignore la nécessité. Il faut signaler que les informations identitaires et les adresses des journalistes ont été prises par un agent et le CB adjoint sur instruction de leur chef.
Le 29 janvier dernier, lors de la rentrée de la branche locale de l’Union des Presses Francophones (UPF), le problème de la carte de presse a été au cœur des débat. Selon Ambroise Dagnon et Rodrigue Ahégo, l’on ne peut résumer le statut de journaliste à la détention de la Carte de Presse qui ne confère que des avantages pécuniaires. Doit-on conclure que la liberté de presse est en péril au Togo?
A suivre…
Marcelle Apévi