
Comme le journal FRATERNITE de Joël Egah le titre à la UNE de sa parution n°390 du 10 février 2021, l’étouffement du débat politique, la restriction des libertés et le musèlement de la presse… prennent de l’ampleur. Ce fait constitue un sujet très préoccupant qui atteste du recul du Togo, pays à la recherche de la démocratie, de la justice et de l’Etat de droit.
Nombreux sont ceux qui ont décidé de briser le silence pour dénoncer cette pratique propre au RPT transvasé dans UNIR, avec un pouvoir régenté de mains fortes et de façon dictatoriale hier par le père, Feu Général Gnassingbé Eyadema et depuis le 05 février 2005 par le fils, Faure Essozimna Gnassingbé, à la suite du décès de son géniteur, en toute violation de la Constitution qui a été plusieurs fois masturbée en l’intervalle d’une nuit avec la complicité de l’armée pour le maintien de la dynastie des Gnassingbé.
Professeur Walla Kperkouma fait parler l’encre de son stylo à bille et les claviers de son téléphone mobile, et attire l’attention de ses chers compatriotes sur le danger que constitue la restriction des libertés. Selon l’homme, « on assiste là à un véritable recul des libertés citoyennes. Cela doit nous interpeler tous à nous mobiliser et dénoncer cette forme d’arbitraire qui s’installe progressivement sur la terre de nos aïeux. En plus du déficit de démocratie au plan politique, les restrictions des libertés constatées çà et là constituent des violations graves de la Constitution togolaise » a-t-il écrit en invitant le peuple Togolais à être éveillé et exiger l’arrêt de ces restrictions qui empêchent toute jouissance de liberté de réunion et de manifestation publique, de liberté d’expression et de presse, même la liberté de se déplacer ou de résider en tout lieu sur le territoire Togolais.
Le dernier acte qui amplifie les craintes et la manipulation d’une Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), sa politisation et son fonctionnement aux humeurs de l’exécutif, voire même d’officiers et autres hommes puissants du pouvoir. La HAAC devenue HACHE a, en seulement l’intervalle de quelques semaines, réussie à fermer l’entreprise de presse L’INDEPENDANT EXPRESS suite à la publication d’un article Scoop de fin d’année dans lequel Carlos Komlanvi Ketohou, Directeur de Publication révèle le vol de cuillères dorées par des femmes ministres, on ne sait du gouvernement de quel pays. Suivra le journal L’ALTERNATIVE de Ferdinand Messan Ayité qui lui écope d’une suspension de quatre (04) mois de parution par la HAAC.
Nombreux sont les organes de médias qui subissent les humeurs de cette institution à la solde du pouvoir à savoir entre autres, Radio X-Solaire, Radio Légende FM, Radio City FM, Télévision LCF (La Chaîne du Futur), journal LA NOUVELLE, PANORAMA…
Depuis quelques années, la HAAC exécute une mission non officiellement indiquée qui consiste à fermer les organes de presse et chaque président signe son cahier de charges. Du feu Kokou Tozoun à Telou Pitalounani Willibronde passant par feu Pitang Tchalla, la mission est très bien assurée, et avec la complicité de membres poltrons dont le plus zélé se nomme Mathias Ayéna. Dans le monde des journalistes Togolais, il est considéré comme le vrai président de la HAAC. Et c’est lui en plus de certains vieux en manque d’affection qui font la loi à la HAAC, rétrogradant malheureusement l’image de l’institution.
« Malgré un égocentrisme foncier qui confine à l’hystérie, je ne peux m’empêcher de me sentir solidaire de tout journaliste attaqué. Quand la Presse est muselée, c’est toujours un peu Hitler qui revient » a écrit Pierre Desproges.
Mieux vaudra alors de se mobiliser pour mettre fin à ces restrictions que d’y contribuer, de peur que le retour de Hitler nous emporte tous.
Marcelle Apévi